Référendum du 25 septembre

Achat des parcelles au lieu-dit « La Côte »

Contexte et décision du Conseil Communal

La décision du Conseil qui est combattue par ce référendum concerne l’achat de trois parcelles situées en zone d’utilité publique (ZUP), bien situées dans le village, ce qui est une opportunité rare.

La Commission des finances, dont notre camarade Jérémie Daehler et moi faisons partie, a recommandé à l’unanimité l’acceptation du préavis en prenant en compte les besoins de notre Commune et les ressources disponibles:

Avons-nous besoin de ce terrain? Effectivement, il nous reste peu de terrain constructible à disposition.

Pouvons-nous nous le permettre? Oui, investir 5,4 millions pour du terrain bien situé ne met pas en péril nos finances.

Cependant, les décisions passées, les opportunités manquées, le profil du vendeur et les conséquences de l’achat ne sont pas évidentes dans la question posée et opposent diamétralement les deux camps engagés dans une guerre d’arguments largement présentés dans le Romanel-Info, les affiches et les flyers distribués.

1. L’emplacement de l’école

De notre point de vue, l’objectif principal de cet achat, l’utilisation du terrain pour y construire un collège et une salle de gym supplémentaire, est problématique. Malgré la tentative de la Municipalité de séparer les deux sujets, achat et utilisation, le texte du préavis est assez explicite, en résumé:

Accepter l’achat = Priorité « La Côte »

Refuser l’achat = Priorité Esserpys

Accepter l’achat, c’est implicitement inviter la Municipalité à présenter au Conseil un projet de collège sur ce terrain en priorité en ignorant l’autre choix évident qu’est la partie sud du terrain des Esserpys, à notre avis plus adapté. Le Conseil pourra refuser ce qui lui sera présenté, mais on lui reprochera alors de ralentir ce projet déjà lourdement reporté.

Nous avons présenté un postulat au Conseil le 24 mars 2022 pour tenter de convaincre la Municipalité de comparer plus explicitement les deux options et justifier sa préférence pour le terrain proposé à ce prix imposant au détriment du terrain déjà disponible gratuitement. Nous n’avons pas été suivi par la majorité du Conseil, mais cela nous a permis de présenter nos arguments, en version courte:

  1. Emplacement des enfants : deux tiers des enfants nés après 2012 habitent à l’ouest du LEB .
  2. Sécurité et distance : traverser la route cantonale pour des enfants de 8-12 ans est dangereux.
  3. Terrain prévu pour ce type de construction (ZUP) et déjà à la disposition de la commune.
  4. Répartition des collèges sur le territoire de la commune (pas toujours les mêmes qui marchent).

2. Prix et négociation avec la fondation Andrée Delafontaine

Dans une toute autre optique, financière, les deux camps du débat sont d’accord sur le fait que le montant est trop élevé pour ce type de terrain. Le OUI défend que l’opportunité et l’urgence pèsent plus lourd que le prix, le NON que c’est une honte et qu’on ne peut pas l’accepter.

On a par contre peu d’informations et de débat sur la logique de la fixation du prix et la difficulté pour notre Municipalité de négocier à notre avantage, la Fondation semblant fermée à la discussion.

Ma compréhension des chiffres présentés par les participants au débat du 30 août passé est que ce terrain ne peut absolument pas être rentable à ce prix pour un investissement privé sans changement d’affectation des parcelles. Ce qui veut dire que la commune de Romanel détient les clés de l’intérêt financier pour le concurrent. Autrement dit, nous tenions le couteau par le manche pendant la négociation. Comment est-il possible que le prix proposé soit resté si haut étant donné le risque lié à l’incertitude pour l’acheteur? Il semble que ces candidats soient convaincus de pouvoir obtenir de la Commune comme du Canton, a qui revient la décision finale, une modification du plan d’affectation. Où est l’erreur?

En parallèle, la Fondation Andrée Delafontaine fait patienter depuis au moins une année les autres acheteurs potentiels parce qu’elle préfère, selon ce nous avons entendu, vendre à la commune de Romanel en priorité.

Mais alors pourquoi ont-ils refusé de négocier le prix avant le référendum? S’ils souhaitent nous vendre ce terrain, et que la vente dépend du résultat du référendum, et qu’ils ont moyen de faire pencher le résultat de celui-ci en négociant modestement le prix demandé, en faisant un geste, pourquoi ne l’ont-il pas fait? L’explication la plus logique est qu’ils veulent vraiment vendre ce terrain à ce montant-là, et pas moins, à notre commune.

Je spécule un peu sur le futur en cas de refus: soit les acquéreurs privés se retireront comme par magie, et nous pourrons repartir sur des bases saines pour une négociation à un tarif habituel pour une ZUP, soit il confirmera l’achat et demandera rapidement un changement d’affectation en nous promettant monts et merveilles pour nos revenus fiscaux.

J’espère que dans ce cas notre Municipalité aura le courage de refuser d’entrer en matière pendant de nombreuses années, et que si elle devait laisser le Conseil communal prendre une décision sur une telle demande, celui-ci aura la cohérence de la refuser sans ambiguïté.

Dans ce cas, il serait imaginable qu’à moyen terme nous puissions racheter ce terrain au même prix, voire même bien moins cher si la vente devait être nécessaire ou urgente pour l’acquéreur.

Conclusion

  • Parce que nous croyons que le terrain des Esserpys est mieux adapté à la construction du collège,
  • parce que nous avons besoin de cet argent pour des investissements plus urgents et nécessaires,
  • parce que nous croyons que le prix négocié n’est pas équitable,
  • parce que nous pensons qu’il y a de bonnes chances que l‘acheteur se retire ou qu’il revende ces parcelles si nous refusons une réaffectation,

à sa majorité, le Parti Socialiste de Romanel-sur-Lausanne recommande le NON à l’achat des parcelles au lieu-dit « La Côte ».

Simon Schulé

Président du PS de Romanel-sur-Lausanne

1 commentaire sur « Référendum du 25 septembre »

  • Des arguments logiques et bien expliqués, en mettant de côté la partie émotionnelle :
    ça c’est de la vraie politique, qui agit en fonction du bien des citoyens !
    Merci Simon Schulé !
    Brigitte Fayet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *